Eu égard à la détérioration de la situation, Etzer Emile reste persuadé que les gens qui nous dirigent ne partagent pas les mêmes objectifs que nous. C’est une illusion de croire qu’ils s’intéressent au développement, soutient M. Emile. Selon lui, combattre la misère, le chômage, l’insécurité ne constitue pas des priorités pour les dirigeants. D’autant plus que le président de la République, Jovenel Moïse, dont certains acteurs de la classe politique évoquent la fin du mandat depuis le 7 février 2021, avait lui-même affirmé que ses priorités sont « l'électricité, le référendum constitutionnel et les élections ».
Le responsable de la « Fondation Avenir » soutient qu’il n’y a pas « une velléité de la part des dirigeants d'apporter des réponses à des questions économiques. Nous sommes face à une situation où les résultats observés ne peuvent plus surprendre, compte tenu de l’articulation (des actions) au niveau de la gouvernance politique ». Selon l’observation de l’économiste, la gouvernance en Haïti ne fait que se renouveler. Les dirigeants de l’Etat ne font que reproduire les mêmes formalités qui, dans leurs actions, n'aboutissent toujours pas aux résultats escomptés.
S’agissant de l’insécurité, Etzer Emile critique l’absence de résultats des autorités. Selon lui, l’un des facteurs expliquant cette réalité reste l’importation d'armes et de munitions dans le pays avec une certaine complicité des responsables d’État. C’est le résultat de l’impunité mais surtout l'absence de volonté politique, estime celui qui propose une rupture avec les vieilles pratiques, appelant à une redéfinition des rapports entre les acteurs, notamment entre l’Etat et l’international, entre l’Etat et le secteur privé des affaires.
Etzer Emile avance que ce n’est nullement une fatalité cette situation que nous vivons en Haïti. Le changement n’est pas utopique. Il peut être atteint. Il faut simplement une masse critique de citoyens (un noyau) voyant la nécessité de se sacrifier pour offrir une meilleure vie à leurs enfants. Des gens qui décident de vendre une nouvelle dynamique politique, d’offrir une nouvelle offre politique avec Haïti comme objet de préoccupation. Il faut placer le pays sur le devant de la scène, mais aussi, croit-il, il faut une nouvelle classe d’hommes et de femmes avec un certain niveau de compétence, de courage, d’honnêteté, animés par des valeurs éthiques et des valeurs patriotiques pour amener le pays à une autre voie.
Wolguerson NOEL
LE NOUVELLISTE